Maya Gauvreau-Cadieux
Rêvant d’avoir un jour l’occasion de discuter avec Alessandro Baricco et de lui paraître cultivée, Maya Gauvreau Cadieux choisit de continuer dans cette branche qui a su lui plaire en appliquant au programme d’études littéraires de l’UQAM. C’est donc à l’automne prochain que la jeune femme s’aventurera sans certitudes réelles dans l’océan montréalais avec comme bouée les connaissances transmises par toutes et tous ses professeur.es.
Sempiternel
Continuité éternelle et grisante
Lenteur résultant de la noire suffocation
La chaleur est si lourde qu’elle en tuerait l’amarante.
Un cafardage provenant des souterrains bistre,
Insidieuse population bruyante surgissant de la terre d’ombre,
Son omniprésence glauque et pernicieuse
Me rend fauve et infernale.
Bleue de colère devant l’intolérable
Ma furie n’est pas relative, elle est écarlate
Les coquerelles, consœurs des puces, se lèvent devant mon indignation.
Cliquetis de pattes marron qui se mettent en mouvement,
Je vois la masse avancer tel un énorme acajou horizontal
Les carapaces tabac singulièrement identiques
Une répétition qui en devient lassante.
Puis, immobilisation complète – une cuirasse caeruleum.
Un barbeau dans une mer de terre cuite,
Il se trace un chemin laissant dernière lui un sillage minéral.
Ses pétales de saphir m’étreignent,
Un calme céleste se glisse dans chacun de mes muscles tendus,
Un mysticète safre jaillissant de l’océan de blattes.
Ma rage qui fond comme du beurre,
Une canicule digne de Mars,
Mes envies sanguines enfin évaporées,
Paroxysme du repos sur un lit de pervenches.