top of page

Malika Cadieux

 

« C'est dans l'effort que l'on trouve la satisfaction et non dans la réussite. Un plein effort est une pleine victoire » -Gandhi

à  cette lumière qui s'est éteinte

En cette nuit de pleine lune, éclairant mon visage aigri et vieilli, j’aimerais te dédier cette lettre. 
Toi, qui habites mes pensées depuis que j’ai su que tu existais. 
Toi, qui as bouleversé mon univers.
Toi, qui m’as été volée sans aucun scrupule. 
Toi, ma petite lumière, que je n’ai jamais eu la chance d’apprendre à connaître. 

 

Je vois bien que tu trouves tardive mon envie de t’écrire. Et je l’avoue, j’ai mis du temps à me décider. J’espère que tu voudras me pardonner. Je voulais m’assurer d’avoir les bons mots, pour toi.

 

Ton absence a créé un trou béant dans mon cœur qui n’a jamais pu être à nouveau comblé. Mon âme a été atrophiée par la douleur. Je méprise le crépuscule que j’aimais tant autrefois. Sans toi, il a perdu son sens. Je me souviens de chaque nuit où tu me gardais éveillée. Parfois encore, après cinq ans, je me réveille terrifiée à l’idée que ce cauchemar soit bien réel et que tu ne sois réellement plus là, en sécurité, protégée. J’espère encore que le creux de mon ventre te transmet ma chaleur. J’espère encore que tes membres minuscules me piétinent l’intérieur pour me signaler ta présence. Désormais, ce même creux est si froid, si vide. Tu as été ma bouffée d’air alors que j’allais me noyer. Aujourd’hui, je sombre. Aujourd’hui, je ne suis plus qu’une enveloppe, vidée, fracturée, esquintée. J’aurais aimé te tenir plus longtemps dans mes bras. Plus longtemps que les vingt-quatre heures qui m’ont été offertes par la vie pour t’aimer. J’aurais désiré t’accompagner plus longtemps que jusqu’à ce que l’éclat dans tes yeux s’éteigne et t’envelopper bien plus longtemps contre mon corps. J’aurais souhaité t’offrir le monde, sentir tes petites mains dans les miennes, entendre tes premiers mots, te voir grandir et te tenir debout, droite et fière. Je n’ai jamais eu la chance de célébrer ton premier anniversaire ou tous ceux qui auraient dû suivre. Je t’aurais présentée à mon entourage comme ma plus grande fierté, comme mon petit angelot. Malgré toutes ces choses que nous n’avons pas eu l’occasion de vivre ensemble, sache que je n’oublierai jamais ton dernier souffle, si faible, sur ma poitrine. 
 

Aujourd’hui, cinq ans plus tard, je pense encore à toi. Tous les jours. D’ailleurs, le printemps arrive. Tu sais ce que cela signifie, n’est-ce pas ? Eh oui, la lumière entre dans la maison. C’est la période de l’année que je préfère. J’aime à penser que c’est toi qui me fais signe, que tu es toujours là, que tu veilles sur moi de là-haut. À cela, je ne peux m’empêcher de sourire. Tu me transmets l’énergie nécessaire pour continuer. Me séparer de toi a été l’épreuve la plus douloureuse que j’ai vécue dans l’entièreté de mon existence, une véritable déchirure, une blessure irréparable, mais elle m’a permis de grandir. Elle m’a dévoilé une force dont j’ignorais l’existence jusqu’à présent.

 

Une fougue qui me permet de me battre tous les jours contre moi-même, de lutter contre le désespoir, de continuer de survivre et d’espérer qu’un jour je recommencerai à vivre. Qu’un jour, je te retrouverai et que nous aurons la chance de vivre pleinement ce qui nous était dû. Tout ce que je souhaite, c’est que tu brilles autant là où tu es que lors de nos vingt-quatre heures de vie commune, ma petite lumière. 

 

Pour moi, tu resteras toujours vivante dans mon cœur et dans mes rêves. 
Pour moi, tu seras toujours celle qui a illuminé mon être.
Pour moi, tu représenteras toujours cette bouffée d’air qui m’a sauvée. 
Pour moi, tu symboliseras toujours le plus beau des miracles que la vie m’a offerts. 

Je ne cesserai jamais de t’aimer,

 

 

Ta maman, qui ne le sera à jamais que pour toi. 

© 2018 par Sabrina Charron, Mélina LeGresley et Lysanne Vermette. Créé avec Wix.com

bottom of page